Le Vendredi 7 octobre 2014 a eu lieu la sortie officielle de « Le rose vous va si bien » , en vente au prix de 15€, au club, chez Luciole à Vienne, aux Art Martiaux Lyonnais à Lyon 4 et par correspondance en écrivant par mail à operroti@sfr.fr un bon de commande vous parviendra.
Voici un extrait du, si vous ne vous l’avez toujours pas ! de « Drôle d’endroit pour un ring, où les tribulations d’un faiseur de champions » afin pour aiguiser votre curiosité :
Avertissement au lecteur Tout dans ce livre est véridique, mais vu de mon côté, la mémoire étant ce qu’elle est : fluctuante et capricieuse. Je parle de ce que j’ai vu, vécu et ressenti. Certains ne seront peut-être pas d’accord, d’autres ne s’y retrouveront pas ; c’est normal, je ne pense pas détenir LA vérité sur l’histoire du club. Mon ambition était simplement de raconter la mienne ; on peut sans doute parler de « roman » historique… Par conséquent, afin de ménager les susceptibilités, j’ai choisi de modifier certains noms, dates et lieux. Mais, si noms, dates et lieux sont parfois purement fictifs, tous les personnages de cet ouvrage ont réellement existé et les événements ont tous vraiment eu lieu.A l'occasion des trente années d’existence du club, nous avionsdécidé d’organiser, le 5 novembre 2011, une rencontre
« …multiboxe internationale, avec deux boxeurs thaïs pour rencontrer
deux de nos garçons (en muay-thaï, bien sûr). De vrais
Thaïlandais de Bangkok, plus de vrais Espagnols de Barcelone
pour boxer en full-contact. Une compétition réellement
internationale, à la différence de ces « France-Maghreb » ou
« France-Turquie », que l’on ferait mieux de rebaptiser « banlieue
lyonnaise contre banlieue parisienne ou marseillaise » si l’on
voulait vraiment coller à la réalité des faits.
Les trois Thaïlandais (les deux boxeurs et leur entraîneur) sont
là depuis le lundi 31 octobre ; la sélection catalane est arrivée,
quant à elle, le vendredi 4 novembre pour la pesée de dix-neuf
heures. Les combattants principaux sont là, ouf !, nous sommes
soulagés.
Il est samedi midi, toute la matinée a été occupée à préparer le
gymnase — installation des tapis de protection, montage du ring,
installation des chaises, courses diverses —, et nous sommes, la
dizaine de bénévoles, Carlos, Véro et moi, installés dans un petit
restaurant pour manger. Le portable de Carlos sonne, il décroche.
Au bout du fil, un type qui ne se présente d’ailleurs pas
l’interpelle : « Monsieur Fernandez, vous n’avez pas le droit
d’organiser ce soir, vous n’avez pas fait de demande officielle à la
Fédé ! » « Pardon ?! s’exclame Carlos. Mais qui êtes-vous ? » « Je suis
le président de la commission full-contact. Je suis à Saint-Étienne [à
cinquante kilomètres de Vienne], car ce soir il y a la coupe de
France de full-contact qui s’y déroule. »
Carlos, inquiet, se tourne alors vers moi pour vérifier que la
demande a été faite en bonne et due forme. « Bien sûr, je réponds,
début mai et signée par le président de la Fédération»
L’interlocuteur de Carlos est pris de court — « Ah bon ?! Signée
par le président ?! » —, mais il se reprend très vite : « Et qui sont
vos officiels ? »
Les juges-arbitres de la ligue étant mobilisés pour la coupe de
France qui se déroulait le même jour à Saint-Étienne, nous avions
demandé à Max (Jacquet), Pierre (Haga) et Richard Guillot,
entraîneur du Boxing Club d’Alboussière, d’assurer l’arbitrage de
la rencontre. Ils en avaient la compétence, même s’ils n’officiaient
plus depuis quelques années ; le problème, c’est qu’ils n’avaient
pas suivi les derniers stages de formation…
La fédération des sports de contact regroupe la plupart des sports de combat piedspoings,
notamment le full-contact, le muay-thaï, le K1, le pancrace, avec un président
général et un président par discipline (commission).
« Vous ne pouvez pas faire une compétition internationale,
reprend le président de commission, sans officiels habilités. Afin
de pallier ce problème de manière à ce que tout se passe dans les règles,
je vous envoie une équipe de cinq personnes, ce qui vous coûtera cinq
cent cinquante euros. De plus, il faut licencier les boxeurs espagnol,
ça vous fera un total de six cent cinquante cinq euros »
La boucle est bouclée, on vient de se faire racketter. À sept
heures du début de la soirée, Carlos, désabusé, accepte. « O.K.,
mais je n’oublierai pas ce coup de Trafalgar. »
A contrario, j’ai également vu une forte mobilisation d’anciens
du full-contact empêcher un duo malfaisant et prétentieux de
prendre le pouvoir. Comme quoi, il est possible d’agir sur l’avenir
des sports de combat, mais qu’est-ce que c’est fragile !
« Mes soucis avec les fédérations ne datent pas d’hier, se souvient
Carlos. Au début, quand j’ai ouvert rue de la Convention et que ça
tournait plein pot, j’avais licencié tout le monde, les mecs de la
muscul’, les filles de la gym, les boxeurs, les fulleurs !… Cela faisait
cinq cents licences pour la Fédération, et nous sommes devenus le
premier club de France en nombre d’adhérents, devançant les grands
clubs parisiens. Qu’est-ce que j’ai pas entendu ! Même d’en haut, des
propres types que je graissais, “Ouais, Carlos, il triche, il licencie
même les filles !” Ah bon ?! Je triche ?! Je vous amène de l’argent, et
vous n’êtes pas contents ?! L’année suivante, pour leur donner une
leçon, je n’ai licencié que les compétiteurs ; les autres, je les ai assurés
auprès d’une mutuelle. Ça leur a fait tout drôle, à la Fédé ! Depuis,
ils ne me disent plus rien. »